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Retour sur le café malgache du 24 septembre 2015 avec Marie Michèle RAZAFINTSALAMA des Editions Jeu


Marie Michèle RAZAFINTSALAMA gérante de la maison d’édition malgache Editions Jeunes Malgaches/Prediff, Présidente de l’Association des Editeurs de Madagascar (AEdiM), membre de l’Alliance internationale des éditeurs indépendants, ancienne Présidente de l’association des éditeurs africains francophones Afrilivres.

Au travers de son expérience et de son engagement comme tête de file sur la question du don de livres au sein de l’Alliance, nous a apporté un éclairage précis sur les problèmes de l’édition à Madagascar et les partenariats qui peuvent être établis pour la soutenir.


L’association des éditeurs de Madagascar fut créée en mars 2010 et le bureau exécutif installé en 2014 (www.aedim.mg)


L’état analyse et édite tous les manuels scolaires pour les écoles publiques et privées. 26 titres de livres sont achetés pour le primaire principalement via la banque mondiale et l’UNICEF.

Le taux d’alphabétisation est de 69% et le taux de scolarisation en primaire recule. Il est passé de 83% en 2009 à 73% en 2014 (selon l’UNICEF).



La langue officielle d’enseignement en primaire était en 2008 le ​malgache et en partie le français est rétabli, mais tous les enseignants ne parlent pas couramment le français. Au collège et au lycée, les enseignements se font en français.


Au niveau des ouvrages disponibles en 2014, 1786 titres étaient disponibles dont 40% religieux avec un tirage moyen de 500 exemplaires. Souvent les livres ne sont pas réédités.

Même si 700 bibliothèques scolaires ou communales sont fonctionnelles, les livres restent souvent dans les armoires.

La coopération française a mis en place des centres dont 30 seulement sont fonctionnels, près de 100 centres ont été fermés et 80% des livres sont en français. Marie Michèle s’est battue pour mettre à disposition des livres en malgache. Au début en tant que libraire elle a pu récupérer des livres au niveau des douanes.


Marie Michèle a particulièrement insisté sur le fait qu’il faut arrêter d’envoyer des livres à Madagascar car cela a un impact négatif sur l’édition locale.

En 2008 par exemple, 2209 tonnes de livres sont envoyés à Madagascar pour des frais d’envoi de

2 389 066 €. Cet argent pourrait être utilisé pour l’édition locale, ceci est valable pour tous les pays d’Afrique, pour Haïti également. Même si la tendance est à la baisse, l’impact est encore énorme .


C’est pourquoi l’objectif de Touraine Madagascar pour aider l’édition locale est de pleine actualité.


A Madagascar, quelles solutions sont mises en place :


En 2010 l’AEdiM (association des éditeurs de Madagascar) a mis 44 985 dollars pour relancer l’édition malgache avec l’aide de l’UNESCO.

10 éditeurs sont membres de l’association des éditeurs malgaches, 2 ne le sont pas, des catalogues sont créés par les maisons d’édition, des émissions de télévision invitent des auteurs..

Mais il y a un problème de professionnalisation des éditeurs et un manque de libraires : seulement 20 libraires à Madagascar dont 15 à Tana. Sur ces 15, 7 vendent des livres d’éditeurs malgaches.


« Deux avancées notables ont été constatées depuis 2013, la politique malgache du livre et la signature du Protocole d’accord entre l’AEdiM et le Ministère de l’éducation nationale pour la mise en place d’une liste de livres de lecture agréée en primaire. 26 titres édités par 4 éditeurs malgaches en malgache et en bilingue français/malgache couvrent tout le niveau primaire.

Objectifs: instaurer une culture littéraire dès le plus jeune âge, contribuer à la maîtrise des langues d’enseignement : le malagasy et le français » (Marie Michèle).


L’association des éditeurs a établi un partenariat avec la poste pour diminuer le coût de transport des livres.

Le prix du livre doit être compris entre 2500 et 30000 ariary pour qu’ils puissent se vendre.

Marie Michèle a mis en place une formation pour les bibliothécaires. Des formations pour les éditeurs sont mises en place pour gestion du stock..Certains livres sont sortis sans ISBN . Prediff seule répertorie tous ses titres (www.prediff.mg).


Il existe beaucoup de coédition avec des éditeurs africains pour les livres en français.


Les manuels scolaires :

- 118 en malgache,

- 127 en français,

- 11 bilingue,

- 8 en anglais.


Un effort des éditeurs sur la littérature jeunesse, elle a triplé entre 2005 et 2013.

69% de l’édition est en malgache. Les auteurs malgaches ne publient plus pour les adultes à Madagascar et ceux publiant en France sont surtout des chercheurs.


L’objectif des éditeurs malgaches serait de récupérer l’édition des manuels scolaires. Actuellement les grandes maisons d’édition française gardent en majeure partie ce marché.

Une foire du livre a été mise en place en avril 2014, elle a attiré 12000 visiteurs en 2014 et 12300 en 2015.Des classes sont venues visiter.

Les écoles françaises incluent le malgache dans leurs enseignements et ont acheté un fond malgache.

Les éditeurs malgaches se font connaitre dans les salons du livre en France, à la Réunion.

Un programme de formation pour réaliser des livres numériques a été mise en place à Nosy Bé.3 titres sont présentés sur petits ordinateurs.

Un infographiste a également fait une formation.

Des livres en malgache sont disponibles en lecture libre.


En conclusion, arrêter les dons de livres pour faire vivre l’édition malgache qui doit se professionnaliser, se former. L’état devrait faire vivre les éditeurs malgaches en leur laissant la possibilité d’éditer les ouvrages scolaires.

Les plus grosses difficultés se trouvent en milieu rural



L’édition malgache en 2014 (source Marie Michèle)



Secteur en plein processus de professionnalisation depuis 2004 : améliorer la production et la diffusion des livres malgaches; des sessions de formation des éditeurs organisées, un soutien à l’équipement aux éditeurs, un soutien à la création de catalogue aux normes et création du site internet de l’association des éditeurs de Madagascar pour avoir une vitrine permanente de l’édition (www.aedim.mg).

La seule voie au développement de l’édition malgache : occuper le marché des manuels scolaires.

Pour la diffusion: renforcer le partenariat avec d’autres organismes.


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